Hélène Segara

La comédie musicale Notre-Dame de Paris de retour sur scène




Souvenirs, souvenirs. La troupe originale de la comédie musicale Notre-Dame de Paris va remonter sur scène pour réinterpréter les plus grands tubes du spectacle à succès de 1998. Ces retrouvailles se dérouleront les 16, 17 et 18 décembre prochain, au palais omnisports de Paris-Bercy.

Cet événement ne sera pas la reconstitution intégrale de la comédie musicale avec mise en scène, costumes ou décors, mais juste un « concert hommage ».

Treize ans après, Hélène Ségara, Garou, Julie Zenatti et tous les autres membres de la troupe redonneront vie aux tubes composés par Luc Plamondon et Richard Cocciante.

La troupe sera accompagnée sur scène de 70 musiciens et 40 choristes de l'orchestre symphonique de Kiev. A noter que ce n'est pas une première, la troupe s'étant déjà retrouvée pour une représentation similaire à Saint-Pertersbourg, le 13 décembre 2010. Les places seront mises en vente dès le 2 mai.

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Hélène Ségara : Le Botox, l'amour... et les beaux projets qu'elle a refusés !



Pour préparer son public à la sortie de son septième album Parmi la Foule qui sortira le 25 avril, Hélène Ségara a proposé récemment son single et le clip associé de La Vie avec toi. Léger, frais et entraînant, la recette du succès de cette chanteuse d'ailleurs, le clip impose malgré la mise en scène de la fausse escapade avec un beau gosse, que Hélène Ségara est une femme comblée sur tous les plans.

A 40 ans, elle mène de front ses vies de star, d'épouse et de mère. Elle a trois enfants, Raphaël, 21 ans, qui chante avec elle sur cet opus, et les jeunes Matteo, 7 ans, Maïa, 6 ans, qui sont le fruit de son mariage avec Mathieu Lecat, qui écrit et compose certains des titres de sa femme.

L'amour, elle en parle au journal France-Soir. Sans tabou, un peu secrète parfois, Hélène Ségara confie le plus beau cadeau qu'elle a reçu de la part de son homme. Une belle preuve d'amour : "La veille de mon mariage, mon mari s'est fait tatouer mon prénom dans un endroit... il m'a dit : Tu as intérêt de rester sinon je devrais trouver une autre Hélène."

L'âge aussi, elle en parle. Celle qui reviendra sur scène avec la troupe au grand complet de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, en décembre prochain, a vieilli. Comme tout le monde. Mais sur elle, ça ne se voit pas. Certains crient au Botox, Hélène Ségara s'en défend : "J'aurai recours au Botox dès que le besoin s'en fera sentir. Mais je n'irai jamais me déformer le corps ni le visage. Moi j'ai des pattes-d'oie... Ce n'est pas grave. C'est parce que je souris beaucoup !"

Amusante, peu avare en confidences, la chanteuse explique qu'on lui a proposé de participer à l'émission de TF1 Danse avec les stars. "J'ai refusé. Moi ça serait plutôt "Pète-toi une guibole avec les stars"."

Pour le magazine Télé 7 Jours, Hélène Ségara a retrouvé son petit protégé Amaury Vassili, qui représentera la France à l'Eurovision le 14 mai sur France 3. Ils se connaissent depuis 4 ans, quand le chanteur était un inconnu, juste un jeune ténor très talentueux. Au Zénith de Rouen, Hélène Ségara lui offrait la chance de pouvoir pousser la voix sur Vivo per lei. Depuis, il a sorti deux albums qui se sont vendus des centaines de milliers d'exemplaires.

Lors de l'Eurovision, il chantera Sognu, en langue corse, et Hélène Ségara, qui est sa marraine dans la profession, croit en lui et en sa victoire. Elle qui aurait pu participer à cette compétition. "Il y a quelques années, j'ai refusé de représenter le Luxembourg. Je suis une grande traqueuse. M'imaginer devant 130 millions de téléspectateurs, ce n'était pas possible... Mais je regarde souvent l'Eurovision. J'avais adoré Save Your Kisses for Me, des Anglais Brotherhood of Man, gagnants en 1976. Mon grand-père aimait tellement ce tube qu'on a mis le disque dans son cercueil."

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Hélène Segara : “Le Botox ? Je n’hésiterai pas !”
Maman de trois enfants, Hélène Segara est une chanteuse accomplie et une épouse comblée.



A 40 ans, la pétillante Hélène Segara sort son septième album studio, Parmi la foule. Un disque plein d’amour sur lequel elle a travaillé avec son mari, Mathieu Lecat, écrivain, et chanté avec son fils de 21 ans, Raphaël. Rencontre avec une artiste de caractère.

FRANCE-SOIR Vous venez d’avoir 40 ans. Comment avez-vous passé ce cap ?

HÉLÈNE SEGARA Ça m’ennuie, mais sur certaines photos où j’ai dix ans de moins, je parais moins bien dans ma peau. Je n’ai aucun regret en regardant le temps passer. Après, je suis dans un métier où le « jeunisme » n’en finit plus d’imposer sa dictature. D’ailleurs, quand les images de mon duo avec mon fils sont sorties sur Internet, j’ai lu des commentaires : « Elle a un fils de 21 ans, mais ce n’est pas possible, elle est botoxée de partout ! » En toute honnêteté, c’est une pratique à laquelle j’aurai recours dès que le besoin se fera sentir. Mais je n’irai jamais me déformer le corps ni le visage. Moi j’ai des pattes-d’oie… Ce n’est pas grave. C’est parce que je souris beaucoup !

F.-S. Vous chantez avec votre fils Raphaël. Il veut être artiste comme vous ?

H. S. Je ne l’encourage pas du tout. J’avais envie que mon fils fasse des études, qu’il soit un grand médecin (Elle rit aux éclats). Il a un groupe de rock depuis quelques années. Ce duo a engendré une grande discussion entre nous : lui qui veut faire du rock, démarrer en chantant avec sa maman sur une chanson de variété, c’est se coller tout de suite une étiquette.

F.-S. Qu’avez-vous sacrifié pour votre carrière ?

H. S. J’ai quitté ma région natale, j’ai été coupée de tous mes amis quand je suis arrivée à Paris. Mais j’ai sacrifié des choses pour ma famille comme le fait de ne pas faire une carrière internationale quand j’en avais l’occasion. Ma seule ambition c’est : concilier une vie d’épouse, d’artiste et de maman.

F.-S. Vous travaillez avec votre mari, Matthieu Lecat, qui écrit certains de vos textes. C’est rassurant pour vous ?

H. S. Cette collaboration ne peut exister que s’il y a une honnêteté entre nous deux. Mais pour lui, ce n’est pas toujours évident. Il est humble, dans l’ombre.

F.-S. Quel est le plus beau cadeau qu’on vous ait fait en amour ?

H. S. La veille de mon mariage, mon mari s’est fait tatouer mon prénom dans un endroit… il m’a dit : « Tu as intérêt de rester sinon je devrais trouver une autre Hélène. »

F.-S. Question télé : il paraît qu’on vous a proposé de faire Danse avec les stars…

H. S. Oui, mais j’ai refusé. Moi ça serait plutôt « Pète-toi une guibole avec les stars ».

Parmi la foule, Mercury, 14,99 € (sortie le 25 avril).

Par Magali Vogel

http://www.francesoir.fr

Hélène Ségara à la relance



Son précédent album de reprises, mort-né, n'avait existé que par la scène. Avec « Parmi la foule », qui sort ce lundi dans les bacs, la chanteuse s'offre une association probante avec Da Silva et s'ouvre à d'autres sonorités.

PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICE DEMAILLY > patrice.demailly@nordeclair.fr

Comment avez-vous vécu l'échec de votre précédent album, « Mon pays, c'est la terre » ?


>> C'est un album qui n'a pas pu être défendu parce qu'il y a eu la fusion entre ma maison de disques (Mercury, ndlr) et une autre (ULM, ndlr). J'ai perdu presque toute mon équipe d'un coup et il n'y a eu qu'un seul single qui est passé en radio. Cet album a existé sur scène. Compte tenu du concept, il a pu voyager. Je suis allée en Russie, en Ukraine, en Algérie... Cela m'a valu de recevoir un prix à New York (le Big Apple Award de l'artiste française la plus populaire à l'étranger, ndlr).

Aviez-vous le désir de surprendre ici ?
>> Je voulais ne pas trahir mon public de base, c'est-à-dire celui qui aime les grandes ballades et les belles mélodies. Mais déjà avec Quand l'éternité, j'avais effectué un virage plus pop. Une partie de fans a adhéré vraiment à cet album et ne voulait pas, après, que je fasse marche arrière. Il fallait donc trouver ce compromis-là.

D'où la recherche d'un auteur, en l'occurrence Da Silva ?
>> C'est une belle plume. Mais musicalement, je ne me serais jamais imaginé chanter La vie avec toi. Quand il m'a proposé cette chanson, je lui ai dit que ce n'était pas pour moi. Je suis quelqu'un qui aime le rock et je connais pas mal de gens qui viennent de l'indé. Un ami m'a présenté Da Silva et on en a parlé à Orlando (son manager, ndlr).

Êtes-vous consciente que, sur le papier, cette collaboration peut surprendre ?
>> Bien sûr. Mais lui n'a pas tous les préjugés que peuvent avoir certains artistes de la scène un peu bobo sur le côté variété. Au contraire, c'était pour Manu Da Silva un défi de me faire évoluer.

Que vous a-t-il dit ?
>> Des choses très justes. La première chose, c'était : « Tu as toujours chanté l'amour.
Pour moi, tu es quelqu'un qui a une nostalgie lumineuse. » Il m'a proposé de chanter l'amour différent, à savoir d'une manière non-victime. Et j'étais complètement d'accord avec lui parce que cela correspondait à mon d'état d'esprit du moment. On a commencé alors à travailler sur des chansons ensemble.

Da Silva a travaillé avec Marina (de la Star Ac', ndlr) et Elsa mais les albums n'ont pas rencontré le succès. Cela ne vous a pas refroidie ?

>> J'ai trouvé que l'album d'Elsa était très beau. Et je ne comprends pas qu'une fille comme elle soit oubliée de la sorte.
Comment peut-on passer de l'engouement à l'oubli si vite ? Elsa est une fille assez intègre. Cela me rend triste.

Avez-vous peur, vous, de l'oubli ?
>> Je m'accroche depuis quatorze ans. J'ai toujours considéré que rien n'est acquis, c'est comme en amour. Certains restent attachés à l'artiste, d'autres uniquement à la femme. Pour moi, c'est une séduction quotidienne. Si je veux plaire à mes fans, il faut que je fasse des choses qui leur plaisent encore. Ils ne m'appartiennent pas et quand j'ai arrêté pour faire mes bébés, ils ont pu être conquis par quelqu'un d'autre.

Était-ce essentiel de préserver votre vie de femme ?
>> Oui parce que si demain tout s'arrête, je ne veux pas me retrouver sans n'avoir rien construit personnellement. On peut prendre l'exemple de Dalida qui a tout donné à son public et qui n'a pas eu d'enfant.

Vous dites que ce disque est le parcours d'une femme qui fait des constats. Lesquels ?
>> Des constats à l'amiable (rires). Dans les grandes lignes, l'évolution amoureuse des gens est la même, entre déceptions et moments de bonheur. Quand on a des épreuves, on en sort grandi. Il ne faut pas être victime de sa vie et rejeter la faute sur les autres. Quand j'ai des soucis dans ma vie privée, je m'efforce toujours de sourire devant les gens.

Avez-vous hésité avant de chanter en duo avec votre fils Raphaël (« Le monde à l'envers ») ?
>> Je ne l'ai jamais encouragé dans sa quête de chanteur et je l'ai toujours préservé des médias. Juste à une seule reprise, j'avais fait une séance photos pour que les paparazzi me lâchent un peu avec ça. Les années ont passé et le déclic a eu lieu dans l'émission Panique dans l'oreillette. Il avait chanté du Jeff Buckley. Je me suis retenue tellement de pleurer que j'étais tétanisée.

À la base, ce morceau était-il un duo ?
>> Du tout. C'était ma tonalité à moi. Donc un peu bas pour Raphaël. Cette chanson a été faite à la maison par Mathieu Lecat, mon mari. Un jour où je n'étais pas là, Raphaël - qui a adoré cette chanson - s'est amusé au micro avec Mathieu.
Quand j'ai vu le résultat, je n'ai plus eu envie de la chanter seule. On a eu une grosse discussion. Au départ, il me glisse : « On ne dira pas que c'est moi. » Mais je lui ai répondu que c'est quelque chose qui allait se savoir. On s'est fait un beau cadeau. Après, les gens adhéreront ou pas.

On vous a collé l'étiquette d'une chanteuse lisse. Difficile de se débarrasser de cette image ?
>> Manu Da Silva a découvert que je n'étais pas lisse. Il n'a cessé de me le répéter. Et pourtant, on est deux opposés. Lui peut se faire du mal alors que moi, je suis une certaine ligne de conduite. Ce n'est pas parce qu'on est droit ou qu'on a des principes qu'on n'est pas rock'n'roll. Pour moi, ce mot représente une capacité d'adaptation à tout. Il y a un décalage me concernant. Guy Bedos m'avait écornée dans un de ses sketchs. On s'est rencontrés des années plus tard et on avait accroché. Contrairement à ce qu'on peut croire, je ne vis pas dans un monde de Barbie. Je ne suis pas déconnectée du monde réel.

Pourquoi vivez-vous la nuit ?
>> Parce que c'est mon territoire. Mes enfants dorment et cela devient donc un espace de liberté. C'est le moment notamment où j'écris. Je ne suis jamais couchée avant 4 ou 5 h du matin.

La production originale s'oppose à la reformation sans costumes de la comédie musicale « Notre-Dame de Paris » à Bercy. Où en est-on dans la polémique ?

>> On a joué le spectacle en Ukraine et en Russie sans que cela pose de problèmes. je n'irai pas contre la loi mais je ne pense pas que, juridiquement, on peut nous l'empêcher. Pour moi, c'est vraiment le plaisir de me retrouver avec mes copains. Et je trouve ça regrettable qu'il y ait autant d'intérêts qui entrent en jeu. Notre décision à nous est que s'il en manque un des sept, on ne le fait pas.
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Un Flash Mob à Auchan a ete fait le 2 Avril 2011 sur une chanson de la belle Hélène Segara.


Flash Mob Auchan Olivet ( Officiel ) par Tit-Ange-Fragile

Ce soir, retrouvez Laurent Ruquier et tout son équipe pour un nouveau numéro de On est pas couché. Sommaire : Cette fois encore, l'équipe d'«On n'est pas couché» aborde, en toute décontraction, les sujets les plus divers. Débat, humour et actualité demeurent au coeur de l'émission. Laurent Ruquier et ses chroniqueurs passent les invités sur le gril.

Maintes personnalités se succèdent aux côtés du maître de cérémonie afin de parler de leurs dernières oeuvres. Qu'ils soient écrivains, chanteurs, acteurs ou encore sportifs, ils sont invités à se défaire de la langue de bois et des réponses toutes faites.

Ils font face notamment à Eric Zemmour et Eric Naulleau, qui n'hésitent jamais à titiller les invités avec des questions qui fâchent. Les invités de la semaine : Hugh Laurie pour son album Let Them Talk, Roland Dumas, Sandrine Bonnaire et Hélène Segara.

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Hélène Segara en interview.

Pour son huitième album, Hélène Segara fait un bond en avant mais n'oublie personne en chemin. Consciente des risques qu'elle a pris par le passé, la chanteuse propose avec ce nouveau disque "Parmi la foule" un chemin de vie qui mettra tout le monde d'accord. Un compromis entre joie et désillusion qui symbolise la force et les faiblesses de cette artiste de grand talent.



Ton précédent disque de chansons originales, "Quand l'éternité", était essentiellement signé de ta main. Pourquoi n'as-tu pas souhaité reprendre la plume pour ce nouvel album ? (Jonathan Hamard)

Hélène Segara : Je n’avais pas envie d’écrire cet album toute seule. J’avais le désir de dire des choses nouvelles. C’était pour moi impératif de travailler avec un écrivain et particulièrement avec quelqu’un comme Da Silva. C’est quelqu’un de très sensible et de très intuitif. C’est un vrai poète et il a compris où je voulais aller.

Pourquoi lui ?

Je connaissais déjà son travail et je trouve tout simplement qu’il a une très belle plume. La rencontre s’est faite parce que nous avons un ami en commun. J’ai cet ami à qui j’ai parlé de ce que je cherchais, des choses que je voulais pour mon album. Il en est venu à me demander si j’aimais Manu Da Silva. J’ai bien sûr dit oui, mais je lui ai surtout demandé : « Pourquoi quelqu’un comme Manu Da Silva voudrait travailler avec moi ? ». Il m’a répondu qu'il n’était pas fermé et que je devrais le contacter. En fait, Manu est quelqu’un qui aime qu’on mette ses tripes dans les chansons. Dès qu’on s’est rencontré, nous avons tout de suite accroché. Il se moquait de cette étiquette "variétoche" qu’on m’avait collée. Ce qui l’intéressait, c’était de voir la manière dont j'allais chanter ses mots et les vivre.

« Apparemment, dans ce métier, on a du mal à imaginer que les gens évoluent.

»Pourquoi d’emblée partir en se disant « Ça ne marchera pas, je ne suis qu’une simple chanteuse de variété ? »

Parce que c’est l’étiquette qu’on m’a collée. Pour te donner un exemple, un journaliste avant toi m’a dit que si "La vie avec toi" avait été chantée par un autre mec un peu branchouille, elle serait passée sur toutes les radios. Je n’en souffre pas car mon côté populaire me vaut des attentions de sympathie tous les jours. Apparemment, dans ce métier, on a du mal à imaginer que les gens évoluent. C’est vrai que j’ai démarré dans une grande robe où je pleurais à moitié. J’ai une image très lisse alors que je suis loin d’être lisse. J’ai une image triste alors que je suis loin de l’être. C’est difficile d’arracher ça. Je me rappelle encore de Guy Bedos qui parlait dans son spectacle de moi : « Hélène Segara : elle pleure tout le temps. ». Et le jour où l’on s’est rencontré, nous avons passé une soirée ensemble et nous avons bien rigolé. Il a été le premier surpris. Tu vois comme une image peut être vite attribuée à une personne.

« Je suis restée crédible.

»Cette image, elle a été cassée avec l’album "Quand l’éternité", en 2006. C’est aussi à partir de là que les ventes de tes disques sont moins importantes.

Oui, c’est vrai que ce disque a été une grosse prise de risque. Mais c’est aussi à ce moment que la crise du disque arrive. Je n'étais pas la seule à en pâtir. Je défends cet album dans le sens où je l’aime beaucoup. C’est normal aussi que le public n'ai pas suivi : il évoque le deuil. Il est particulièrement sombre. J’assume cet album et je n’ai aucun regret. Il n’était clairement pas destiné aux enfants alors qu’une partie de mon public est constituée d’enfants qui me suivent depuis "Notre Dame de Paris". J’ai donc pris des risques et j’ai souhaité casser mon image. Je ne l’ai pas fait de manière vulgaire et je suis restée crédible. Ma vie n’est pas ponctuée par mes ventes de disques. Bien sûr, c’est ce qui assure mes revenus mais je peux vivre très confortablement en vendant moitié moins de disques. J’ai vraiment vendu beaucoup de disques et j’ai largement de quoi vivre. Il y a tellement d’artistes qui n’arrivent pas à vivre de leur musique, j’aurais honte de me plaindre.



C’est un album fait en famille. Sur ce disque, tu as notamment travaillé avec ton fils Raphaël pour la première fois. D’ailleurs, les néophytes pourraient croire un instant que c’est un duo avec le chanteur Raphaël.

C’est vrai qu’on y a pensé. J’ai même proposé à mon fils de prendre un pseudo. En ce qui concerne le chanteur Raphaël, je ne pense pas qu'en écoutant sa musique, ce soit sa came. Il a fait de très belles choses mais je ne trouve pas le personnage attachant. Après, je ne le connais pas, donc je m’arrêterais là et je ne me permettrais pas de le juger. J’étais contente de faire ce duo avec mon fils. Ce n’était pas du tout prévu qu’il soit enregistré avec lui. Un jour, à la maison, il s’était amusé à faire des voix dessus. Il se débrouillait bien et j’ai eu l’idée de la faire avec lui.

Ce nouvel album, "Parmi la foule", parle d’amour, bien sûr…
Mais d’une autre manière.

Oui, tout à fait, d’autant qu’il s’adresse à un public plus large je trouve. il a été écrit comme un chemin de vie. C’est en tout cas de cette manière que j’aime le décrire. "La vie avec toi", c’est une ouverture : un titre gai, enjoué… Plus on avance, plus les titres sont tristes et sombres.
Oui, le dernier titre, "La balançoire", évoque le fait que la vie suit son cours et que nos enfants doivent un jour prendre leur envol. C’est mon cas puisque l’aîné a 21 ans. Je ne suis pas mère juive mais quand même. Ce n’est jamais très facile de laisser partir nos enfants. C’est un grand service de les laisser devenir adulte. A l’inverse, c’est les flinguer que de ne pas couper le cordon. C’est la pire chose que l’on puisse faire car, d’une part, nous ne sommes pas éternels, et d’autre part, c’est en faire des assistés. Ce détachement, il peut se faire dans la douleur pour une mère. Se posent alors toutes les questions d’incompréhension entre une mère et son enfant.

« Cet album est inspiré sur tous les sentiments dont je m’abreuve. »Donc, d’un côté, il y a "La balançoire", et de l’autre, un duo avec Raphaël pour la première fois…

Cet album est inspiré sur tous les sentiments dont je m’abreuve. Il y a mes sentiments amoureux, je suis comme tout le monde. Mais il y a aussi mes sentiments de mère. Quand je chante "Le monde à l’envers", c’est la révolte de cette nouvelle génération, de toutes les désillusions. C’est une chanson qui évoque les espoirs qui ponctuent notre vie et notre quête. On se perd, on se retrouve pour se perdre à nouveau. Cette chanson est aussi construite d’une manière singulière. Il n’y a pas la forme couplet/refrain. Elle est différente, elle nous emmène ailleurs.


« Quand on n’est pas une midinette et qu’on chante, on a droit à de vives critiques. »Pour continuer sur cette idée faussement de paradoxe, j’ai senti avec ce disque une femme qui a beaucoup plus confiance en elle. En revanche, sur la pochette de l'album, tu adoptes une posture beaucoup plus timide : tu te mords un doigt comme si tu hésitais, comme si tu n’étais pas sûre de toi.

Effectivement, le désavantage de l’âge, ce sont les rides. Les rides dans notre métier… Quand on n’est pas une midinette et qu’on chante, on a droit à de vives critiques. Quoi que, j’ai vu sur Charts In France que des petits gars mettent des commentaires très gentils. Un internaute avait posté à mon sujet : « J’étais en Espagne et j’ai croisé Hélène Segara. J’ai été très surpris parce que je l’ai trouvé plus jolie que ce que je croyais ». En revanche, il y a des commentaires très méchants. Je crois qu’il y a une poignée de no life. Tu leur mets un sujet à manger et il se nourrissent toute la journée. Ce sont toujours les mêmes. En face, tu as les fans qui vont défendre un point de vue. Les personnes qui sont là pour simplement être méchantes, il faudrait peut-être les modérer. J’ai lu des critiques sur Jenifer par exemple. Certains ont déversé de la haine sur elle. Je ne comprends pas. Les critiques, si elles sont fondées, me font avancer. Donc, pour te répondre, la pochette.... [rires]. Pour la première fois, je me suis présentée comme une femme en innovant avec du… rouge à ongles et du rouge à lèvres [rires]. J’ai voulu des couleurs acidulées. Quand on a commencé le shooting photo, j’étais morte de rire. Même si les photos ne sont pas raccords avec le contenu, ce sont celles que l’on préférait. Elle me représente car je suis comme ça dans la vie : une femme qui s’amuse et qui ne se prend pas au sérieux. Nous avons tous des paradoxes. Je te disais qu’il y a les désavantages de l’âge, mais d’avancer dans la vie, c’est aussi être plus sûr de soi. C’est évident.



"Parmi la foule" traduit une jolie évolution. Tu n’es plus celle qui, pour te reprendre, chantait en grande robe à ses débuts. On ressent toutefois un retour sur ce que tu as pu faire par le passé. Je le ressens, pour ma part, dans tes mots et ta manière de chanter.
Oui, sauf qu’au début, quand je chantais des chansons d’amour, j’étais la victime. Aujourd’hui, je les vis et j’en suis l’architecte. Je l’ai voulu ainsi car je trouve que nous sommes actuellement dans une aire de victimisation. Les gens ont tendance à beaucoup se plaindre, à voir la coupe à moitié vide au lieu de la voir à moitié pleine. Aujourd’hui, nous sommes à Paris et il fait beau. Il faudrait peut-être arrêter de ronchonner dans son coin et penser davantage aux pauvres Japonais. C’est quelque chose que je supporte de moins en moins. Pourtant je ronchonne aussi, je le reconnais. Mais il ne faut pas que ce soit systématique. On peut protester, mais il y a des choses où nous avons le choix. Nous ne partons pas avec les mêmes chances mais nous gardons le choix de ce que l’on veut faire de notre vie. Il faut arrêter de subir les évènements. Je sais que ce n’est pas facile d’échouer sur quelque chose. Et c’est un grand pas d’arriver à se le dire.

Regardez le clip "La vie avec toi" d'Hélène Segara :